Vallabrègues, tantôt sur la rive droite du Rhône, tantôt îlot, est aujourd’hui le seul village gardois situé en terre provençale.

Bien que l’origine de la cité soit inconnue, Vallabrègues aurait été fondé avant Beaucaire, et les dernières fouilles ont permis de dater plus précisément sa constitution aux environs de 3500 ans avant Jésus Christ.

Le Rhône fut étroitement associé à la vie de la population, contrainte de supporter ses colères. En contre partie, sa situation géographique exposée à de terribles inondations a permis de nourrir la plaine agricole d’un limon fertile et a favorisé le développement de la  culture de l’osier qui poussait naturellement après chaque crue. 

Très souvent exercé par des nomades, le vannier était considéré comme un bohémien vivant en marge de la société. 

Mais à Vallabrègues, grâce au fleuve Rhône, ce métier était une activité artisanale sédentaire respectable. Le village eut d’ailleurs l’immense privilège d’avoir été choisi par Frédéric Mistral comme terre d’asile de Vincent, le vannier, amoureux de “Mireille” parce que c’était, selon le poète, le lieu de Provence où l’on fabriquait les plus belles banastes.

Les vanniers de Vallabrègues créaient de nombreux articles pour le foyer, la pêche et surtout, de multiples emballages (corbeilles, malles, paniers...) nécessaires aux transports des marchandises.

Puis les nouvelles matières comme le plastique, le carton, les emballages en bois firent leur apparition et sonnèrent le déclin de cette profession.

Sans soutien face à cette concurrence vive, les vanniers ont fini par céder et le dernier atelier de vannerie ferma ses portes en 1981.

En 1990, Vallabrègues a voulu réveiller ses souvenirs, et tous ses habitants se sont mobilisés pour faire revivre pendant 2 jours la fièvre des “baïssiers” : le joyeux retour au village des hommes partis 6 mois pour récolter le roseau de Camargue. 
En 1994, un musée de la vannerie est venu conforter le passé glorieux de notre Village.

Chaque été, pour le 2 ème week-end d’Août, Vallabrègues retrouve son rôle de Capitale de la vannerie, chantée par Mistral, avec la venue de 55 artisans vanniers de tous les horizons (France et Europe).

En partie grâce au dynamisme de ce Festival Européen, la vannerie retrouve une place de choix et de multiples contrats sont réalisés entre vanniers et acheteurs professionnels ou particuliers lors de cette manifestation unique en France.

La vannerie connaît de nos jours un réel engouement et on n’hésite pas à agrémenter son intérieur de paniers, corbeilles, malles ou bottes d’osier.

Il est à noter que d’une manière plus générale, l’artisanat passionne de plus en plus les français de l’an 2000 qui souhaitent un retour vers la nature.